Nuits d’été
Rumble: The Indians who Rocked the World
17 h-21 h
Performance de Giselle Gotti-Chanel.
NDN Taco Pop-up de Howard Adler
21 h-minuit
Une co-présentation avec l’Asinabka Film & Media Arts Festival
Catherine Bainbridge, 84 minutes, Canada, 2019. En anglais
De nombreux artistes et formes musicales ont contribué à façonner le rock, mais il est indéniable qu'aucun autre morceau n'a eu autant d'influence que « Rumble », titre instrumental sorti en 1958 et écrit par le guitariste et auteur-compositeur-interprète autochtone Link Wray. Se remémorant le frissonnant classique de Link Wray, Martin Scorsese jubile : « Le son de la guitare... cette agressivité. » C'était le premier morceau à utiliser la distorsion et le feed-back. « Rumble » marque l'arrivée de l'accord de puissance dans le rock – et c'est également l'un des rares morceaux instrumentaux à avoir été interdits à la radio, tant on craignait qu'il n'incite à la violence.
Le film Rumble montre à quel point les influences autochtones représentent un pan important de l'histoire de la musique, malgré les nombreux efforts déployés pour interdire, censurer et éradiquer les cultures autochtones aux États-Unis. Comme en témoigne Rumble, les premiers pionniers du blues avaient des origines autochtones en plus de leurs origines afro-américaines. L'une des premières chanteuses de jazz, qui compte parmi les voix les plus influentes du genre, s'est d'abord formée aux chants traditionnels autochtones. Et alors que l'ère du rock prenait son envol dans les années 1960 et 1970, des Autochtones contribuaient à en définir les contours et les évolutions. Le père du Delta Blues Charley Patton, l'influente chanteuse de jazz Mildred Bailey, le magicien aux envolées de guitare métaphysiques Jimi Hendrix, ou encore l'héroïne du folk Buffy Sainte-Marie comptent parmi les plus grands noms de la musique. Tous autochtones, ils ont à jamais marqué l'histoire de la musique, chacun à sa manière. Et pour la plupart, leurs origines autochtones sont longtemps restées dans l'ombre.
Rumble raconte des histoires peu connues, mêlant séquences d'animation au rythme enjoué et scènes de concerts live, en passant par des images d'archives et des interviews. Les portraits de ces icônes autochtones nous sont contés par quelques unes des plus grandes légendes américaines de la musique qui les ont côtoyées, qui ont joué avec elles ou qui s'en sont inspiré : tous, de Buddy Guy, Quincy Jones, Tony Bennett à Iggy Pop, en passant par Steven Tyler et Stevie Van Zandt, reconnaissent cet héritage. Rumblemontre à quel point la musique autochtone a participé à l'élaboration de la partition musicale populaire américaine dès ses toutes premières notes, alors que ses contributions ont été largement mises en sourdine – jusqu'à aujourd'hui.